Le projet de restauration de l’abbaye de Saint-Maurin

C’est en 1908, à la demande de la municipalité qui souhaitait s’engager dans une politique de mise en valeur des vestiges, que l’abbaye fut classée Monument Historique. La commune espérait ainsi une aide technique et financière de l’administration des Beaux Arts.

Photo clocher avec toit pointu

Les premiers travaux d’urgence, remplacement de la flèche du clocher par une « toiture plate en pavillon », furent décidés en 1923, mais le devis s’étant révélé anormalement bas, les travaux ne purent aboutir qu’en 1936. Parallèlement à cette difficile restauration du clocher, d’autres problèmes d’ordre administratif virent le jour  et, le temps passant, l’édifice s’est trouvé de plus en plus fragilisé.

Photo toit clocher restauré

Il faudra attendre les années 2000 pour qu’une étude conduite par Mr Thouin, Architecte en chef des monuments historiques soit réalisée et aboutisse à une meilleure connaissance historique, architecturale et sanitaire du monument. L’état des lieux des bâtiments communaux et privés réalisé, l’abbaye a fait l’objet d’un schéma directeur de restauration et de mise en valeur de ses vestiges en tenant compte de la complexité du site. Ce schéma intègre plusieurs paramètres : l’importance du bâti, la superposition des couches archéologiques, le morcellement des propriétés, l’occupation des sols et les capacités financières de la commune et de ses partenaires. Ce projet ne devrait aboutir que dans les années 2020-2025.

Projet de restauration

photo ancienne absidiole St Joseph

PHASAGE ET PROGRAMMATION DES TRAVAUX

La première urgence a été sans conteste le sauvetage de l’absidiole nord à l’état de ruine, elle avait perdu son voûtement et la partie haute de ses murs. Néanmoins, des éléments importants seront conservés, comme l’arc d’entrée et ses deux chapiteaux. Propriété privée, la parcelle a été acquise en 2003. Les travaux, débutés en 2005, ont été achevés en 2006.

Photo absidiole restaurée
Photo cloître avant travaux

La seconde préoccupation a concerné la galerie du cloître qui se trouvait enserrée par des bâtiments non entretenus et en état d’humidité permanente. Une ancienne boulangerie et une maison d’habitation  s’appuyant sur un mur du transept nord en partie effondrées ont été démolies, ce qui a permis de découvrir des parties cachées de l’église et du cloître. L’école communale construite au milieu du XIXè siècle dans le chœur de l’église abbatiale qui devait être démolie a été maintenue afin de ne pas ébranler la voûte de l’église. Sa toiture a été abaissée et sa façade réhabilitée. Démarrés en 2009  les travaux de démolition des bâtiments parasites, de décaissement du sol pour retrouver le niveau des galeries du cloître et du jardin central, de restauration partielle de l’abside et du transept nord ont été achevés en 2010.

Photo cloître restauré
Photo toit château abbatial avant travaux

Les toitures du château abbatial ont été la troisième phase d’intervention sur le monument.  Depuis 2011, les travaux de restauration des couvertures de la grande salle et de la tour sud du château abbatial ont été entrepris. Ces travaux effectués en deux tranches ont d’abord vu en 2012 l’aile ouest du château retrouver sa pente initiale par la modification de la charpente et la pose d’une couverture en tuiles plates. En 2013 les travaux se sont poursuivis sur la tour sud  par la pose d’une nouvelle charpente en chêne, la couverture en tuiles plates, la reprise des têtes de contreforts et des arases des murs et la pose d’un fleuron en pierre pour couronnement de la tourelle et l’installation d’un nouveau paratonnerre.

Photo toit château abbatial restauré

L’étape suivante concerne la consolidation du clocher car d’importantes fissures apparaissent dans la maçonnerie, c’est « le vestige majeur de l’abbaye ». Les désordres apparus au début du XXè siècle qui ont entraîné la suppression de la flèche, ont fait l’objet de mesures confortatoires (tirants, cerclages, rebouchages au ciment) qui se révèlent aujourd’hui insuffisantes et nuisent à l’aspect de l’édifice.

Puis viendra la restauration du choeur (consolidation des maçonneries, toiture) qui abrite un « trésor » de chapiteaux romans, dont les deux qui racontent la légende de Saint Maurin.

La suite logique à ces différents travaux serait la reprise des façades  et l’aménagement intérieur des salles du château abbatial, propriété de la commune. L’acquisition foncière des parties encore privées est la condition primordiale à la mise en œuvre de l’intégralité du schéma directeur de restauration des ruines de l’abbaye de Saint-Maurin.