La chapelle fut fondée par Hunaud de Gavarret, le deuxième abbé clunisien de Moissac. Elle sera donnée par la suite à l’abbaye de Saint-Maurin. Le patronage illustre de Moissac peut expliquer le décor (et surtout les chapiteaux sculptés) dans cette chapelle modeste.
Elle fait partie des plus anciennes possessions de l’abbaye de Saint-Maurin. Sa particularité : un modillon en réemploi au-dessus du portail. Malgré l’usure du temps, quelle finesse de trait, d’expression !
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L’architecture de l’église Saint-Julien de la Serre
Les éléments de l’architecture du XIe siècle qui nous restent sont le chevet et une partie du mur nord de la nef. Au XVIIe siècle la famille Bélarcher de Serène a détruit en partie le mur sud pour construire la chapelle Saint-Clair (repère M).
Comme d’autres chapelles champêtres, Saint-Julien de la Serre a gardé des traces de l’époque romane parce que la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion, ainsi que la Révolution ont peu touché les églises rurales. Elles ont été aménagées plutôt que reconstruites, comme Saint-Julien au XVIIe siècle.
L’abside a conservé une belle corniche à trois rangs de billettes qui supportait l’ancien cul-de-four ; elle se poursuivait avec un décor d’entrelacs, de rosaces, sous une coupole disparue.
Les chapiteaux
Mais on peut voir encore les quatre colonnes engagées dotées de chapiteaux qui font tout l’intérêt de cette église et montrent l’importance donnée au décor, soutien de la foi.
Des personnages, des monstres s’inscrivent dans les corbeilles, des animaux à double corps et tête unique se rejoignent dans les angles, les tailloirs sont décorés de feuillage, de palmettes, d’entrelacs, de rinceaux.
De facture très naïve mais important par le thème, le quatrième chapiteau, aujourd’hui dans la nef, privé de son tailloir, illustre la foi de Daniel.
Au centre de la corbeille, le prophète est de face dans l’attitude de la prière, les mains ouvertes, encadré de deux lions qui se retournent vers lui sans aucune animosité.
Si les mains de Daniel paraissent immenses et disproportionnées, ce n’est pas une maladresse du sculpteur mais la volonté d’indiquer la force de la prière de Daniel.