Les origines du moulin fortifié de Ferrussac remontent aux premiers siècles de notre ère. En effet, l’église située sur le domaine (Notre-Dame de Ferrussac) repose fort probablement sur les fondations d’une villa gallo romaine, en atteste la terminaison en ac du nom.
Ce moulin fortifié, propriété d’un vassal des comtes de Durfort, a été acheté par l’abbé de Saint-Maurin, Guillaume d’Albusse, en 1424 ; Jean 1er de Boville en usurpa les droits et, après arbitrage en 1452, garda le domaine moyennant 120 écus d’or. Il resta dans la famille de Boville puis il fut offert en 1606 à Bertrand Ier d’Audevars, gouverneur pour le Roi à Casteljaloux.
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La famille d’Audevars – le bulletin de Ferussac – l’arboriculture
La famille d’Audevars fait la guerre de père en fils. Ils prennent le nom du domaine et l’histoire les cite sous d’Audebart de Férussac. Deux militaires, Jean-Baptiste Louis (1745-1815) et sont fils André Étienne (1786-1836) s’illustrent par leurs travaux d’histoire naturelle : géologie, mollusques non marins.
André dirige le Bulletin de Férussac qui est un journal à caractère encyclopédique publiant les travaux de près de 300 scientifiques. 170 volumes du Bulletin de Férussac sont publiés entre 1823 et 1831
Par mariage, en 1762, le domaine de Ferrussac passe à la famille d’Ales de la Tour ; par mariage, en 1796, il revient à la famille de Sevin qui le conserve jusqu’en 1923 ; à noter que la dernière Dame de Ferrussac en descendance directe des Audebart, meurt en 1856 sans héritier direct.
En 1938, il est acheté par Jules Gernez. L’arboriculture (pommes, pruneaux, ..) a été développée par les descendants de cette famille depuis quatre générations.
L’architecture
Du moulin lui même on ne connaît pas la date de construction. Il existait au 12ème siècle et l’on peut y observer l’évolution du système de défense liée en particulier à l’évolution des armes : archère du 14ème, transformation des meurtrières en postes de tir pour les armes à feu… Sa cour intérieure est encore entourée de douves sur trois côtés et l’on devine l’itinéraire compliqué qu’il fallait emprunter pour y pénétrer à ses débuts.
A partir de la Renaissance le moulin va commencer à se transformer en une résidence plus confortable : percement de larges fenêtres à meneaux, diminution de la hauteur des pièces.
A la fin du 17ème siècle des modifications importantes sont apportées pour améliorer encore le confort et l’agrément, en particulier le percement de nouvelles fenêtres, création de pièces et multiplication des cheminées.
Eglise Notre-Dame de Ferrussac
C’est à l’origine une église romane qui a subi les outrages du temps.
Cet édifice privé est aujourd’hui désaffecté.
Une porte cintrée donne accès au cimetière qui entoure l’église.
Sous l’Ancien Régime, c’était le second archiprêtré du diocèse.
Le porche, entouré de murs, abrite la porte d’entrée à anse de panier ; il est surmonté par le clocher en arc de mitre à deux arcades, épaulé par deux contreforts.
La partie la plus intéressante au niveau architectural est la chapelle ogivale Notre Dame (située en F sur le plan) : fenêtre ogivale primitive, ogives de la voûte reposant sur des colonnes anciennes, elles-mêmes reposant sur un double socle de type roman.